L’AQUARELLE AU VITRIOL

J’ai découvert Petrov au dernier Salon d’Automne, comme on bute inopinément sur quelque météorite ou OVNI, tombé du ciel.
Trois ou quatre de ses aquarelles en petits formats figuraient discrètement dans le stand de l’Ukraine (Invité spécial du Salon), parmi les oeuvres de quelques autres excellents artistes représentants de ce pays, sélectionnés par Benjamin Loustau.
 
Subversion, pas subvention
 
Et c’est justement sur ce stand de l’Ukraine qu’avait lieu le débat public avec Stéphane Guillon, parrain de cette édition 2009 du Salon et par ailleurs chroniqueur polémiste bien connu pour sa virulence matinale sur France Inter.
 
Et l’on est aussi en droit d’admettre que la présence de Petrov à proximité de Guillon n’avait rien de fortuit, car Petrov est lui aussi un chroniqueur : celui, halluciné, des séquelles de soixante-dix années de soviétisme, à travers des oevres où la violence du propos est multipliée par la douceur candide de l’aquarelle.
 
Une vraie subversion, qui tient dans la douceur et l’humilité même des moyens. Le contraire de nos pseudo subversifs subventionnés français qui ont, eux, besoin de moyens aussi couteux que spectaculaires pour compenser l’absence de fins ou de contenu.
 
On attend un aquarelliste français que se chargerait de chroniquer à la manière de Petrov les séquelles de quarante années de burenisme.
 
Par Pierre Souchaud

Pour « Artension »